Le sevrage tabagique, aussi bénéfique pour l’esprit

Les résultats d’une étude publiés récemment dans la Bibliothèque Cochrane mettent en évidence les conséquences positives de l’arrêt du tabagisme sur la santé psychique en quelques semaines seulement. Les conclusions de la recherche montrent que chez les personnes qui arrêtent de fumer, les symptômes d’anxiété et de dépression diminuent au moins autant que chez les personnes qui prennent des antidépresseurs.

L’étude, dont les résultats ont été publiés peu avant le No Smoking Day 2021 du 10 mars, révèle que les personnes qui ont arrêté de fumer pendant au moins six semaines souffrent moins fréquemment de dépression, d’angoisses et de stress que les personnes qui fument encore. Les personnes qui se sont sevrées ont aussi plus de pensées positives et jouissent d’une meilleure santé psychique. L’arrêt du tabagisme n’a aucun effet négatif sur la qualité des relations sociales des participantes et participants et il est possible que le sevrage tabagique soit lié à une légère amélioration du sentiment de bien-être social.

Les fumeuses et fumeurs pensent souvent que les cigarettes sont le moyen dont ils ont besoin pour les aider à surmonter les moments où ils ne se sentent pas bien. Il y a toutefois de bonnes raisons de croire qu’en réalité, ils se sentent moins bien à cause du tabagisme. Les recherches scientifiques montrent que le lien entre la désaccoutumance au tabac et les états d’âme semble être identique chez un certain nombre de personnes. Surtout, il n’y a aucun indice qui laisse supposer que les personnes souffrant de maladies psychiques voient leur santé se dégrader en arrêtant de fumer.

La revue Cochrane rassemble les conclusions de 102 études d’observation menées auprès de quelque 170 000 personnes. Les auteurs ont compilé les résultats de 63 études qui mesuraient les modifications des symptômes psychiques chez les personnes qui arrêtaient de fumer et chez celles qui continuaient de consommer du tabac. Ils ont par ailleurs réuni les conclusions de 10 études qui évaluaient le nombre de personnes qui développaient des troubles psychiques pendant l’étude. Les études comprenaient un large spectre de personnes, y compris des sujets souffrant de maladies psychiques et physiques préexistantes. La durée des études prises en compte variait entre six semaines et six ans.

Source:

Taylor, Gemma Mj; Lindson, Nicola; Farley, Amanda; Leinberger-Jabari, Andrea; Sawyer, Katherine; Te Water Naudé, Rebecca et al. (2021): Smoking cessation for improving mental health. In: The Cochrane database of systematic reviews 3, CD013522. DOI: 10.1002/14651858.CD013522.pub2.

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