- 15.10.2020
- News
Irlande: nouvel impôt sur les cigarettes électroniques pour protéger les jeunes contre la nicotine
Pour mieux protéger les jeunes contre une dépendance à la nicotine, l’Irish Heart Foundation exige l’augmentation du prix des cigarettes et un nouvel impôt sur les cigarettes électroniques. Avec ces mesures, elle suit une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’Irish Heart Foundation exige que le gouvernement introduise un nouvel impôt sur les cigarettes électroniques dans la planification budgétaire 2021 afin de mieux protéger les jeunes contre une addiction à la nicotine. Elle demande en outre une augmentation du prix du paquet de 20 cigarettes à 20 euros d’ici à 2025.
Protection des enfants et des jeunes
Concrètement, dans un avant-projet du budget 2021, l’organisation réclame au gouvernement d’introduire un impôt sur la consommation de 6 cents par millilitre d’e-liquide, ce qui entraînerait une augmentation de 15 à 20 % du prix des cigarettes électroniques.
D’autres États européens comme la Finlande et le Portugal ont déjà introduit avec succès ce type de taxes. Bien que le montant de l’impôt exigé en Irlande soit inférieur à celui pratiqué en Finlande et au Portugal (30 cents par millilitre d’e-liquide), son efficacité ne fait aucun doute et on estime que ce taux est suffisamment élevé pour exercer une influence sur les enfants.
L’Irish Heart Foundation exige en outre que le gouvernement hausse le prix des cigarettes de la catégorie de prix la plus demandée, en le faisant passer de 13,70 euros actuellement à 20 euros grâce à une série de cinq augmentations annuelles.
Selon Chris Macey, responsable du plaidoyer pour l’Irish Heart Foundation, l’introduction d’une taxe sur la consommation rendrait ces appareils inaccessibles aux enfants et adolescents tout en garantissant un prix abordable pour les adultes qui utilisent les cigarettes électroniques pour arrêter de fumer. Il précise aussi que tout nouvel impôt sur la consommation des cigarettes électroniques devrait être accompagné d’une augmentation de la taxe sur la consommation de tabac pour éviter que les utilisatrices et utilisateurs reviennent aux cigarettes traditionnelles et roulées.
Efficacité de l’impôt sur le tabac
Cette double approche est visiblement la mesure la plus efficace pour réduire le nombre de fumeuses et fumeurs. En Irlande, les mesures au niveau structurel ont déjà permis de diminuer la part de fumeurs à 17 % chez les plus de 16 ans, ce qui représente environ 680 000 personnes. L’Irish Heart Foundation est toutefois convaincue qu’il faut continuer d’agir pour atteindre l’objectif sanitaire d’un pays sans tabac (c’est-à-dire une prévalence du tabagisme inférieure à 5 %) d’ici à 2025.
Des études ont montré que les jeunes qui commencent à fumer des cigarettes électroniques ont quatre fois plus de risques de passer ensuite aux cigarettes traditionnelles. Il est donc indispensable de taxer les cigarettes électroniques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l’introduction d’impôts sur le tabac comme la mesure la moins onéreuse pour endiguer la consommation de tabac, surtout chez les jeunes et les groupes de population à faible revenu.
L’exemple de l’Australie
Le gouvernement australien a suivi cette recommandation dans le cadre de sa politique de santé publique. En comparaison internationale, c’est en Australie que les fumeuses et fumeurs déboursent le plus pour leurs cigarettes en raison d’augmentations successives des impôts sur le tabac. Après la dernière hausse de prix de 12,5 % le 1er septembre 2020, un paquet de 20 cigarettes coûte désormais environ 35 dollars australiens (AUD) en moyenne, soit près de 23 francs suisses. À moyen terme, les autorités australiennes visent une augmentation du prix à 40 AUD par paquet. La Suisse a jusqu’ici procédé seulement à des augmentations mineures des impôts sur le tabac, inférieures à 10 % du prix d’achat. Pour diminuer la demande en matière de produits du tabac et empêcher les jeunes de commencer à fumer, les augmentations d’impôts doivent aussi se faire ressentir dans le porte-monnaie de la population de notre pays.