L’OMS met en garde: les cigarettes électroniques ciblent les enfants et les adolescents

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est préoccupée par le fait que les enfants qui utiliser des cigarettes électroniques sont jusqu’à trois fois plus susceptibles de commencer à consommer des produits du tabac plus tard. L’OMS recommande donc d’édicter des réglementations pour empêcher les non-fumeurs de commencer à fumer et que le fait de fumer redevienne socialement normal, ainsi que pour protéger en particulier les enfants et les adolescents.

Le «Rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale de tabagisme» contient pour la première fois en 2021 des données sur les «systèmes électroniques d’administration de nicotine, ENDS», soit tous les types de cigarettes électroniques. L’OMS note qu’un grand nombre de ces produits proviennent directement des circuits de l’industrie du tabac et sont vendus aux enfants et aux adolescents avec des arômes tels que «réglisse», «petit oursons» ou «barbe à papa».

En outre, il apparaît de plus en plus clairement que ces produits ne sont pas inoffensifs. Des études ont déjà montré que des maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle et des problèmes pulmonaires pouvaient être imputés à l’utilisation de cigarettes électroniques.

En résumé, les ENDS posent les problèmes suivants pour la santé publique:

• La législation et les mécanismes de réglementation ne suivent pas le rythme rapide de l’évolution des caractéristiques des produits.
• L’utilisation des ENDS par les enfants et les adolescents peut favoriser l’initiation au tabac.
• Les ENDS sapent les lois de lutte antitabac et compromettent ainsi ses succès.
• Les ENDS rendent le fait de fumer à nouveau socialement normal.
• Les ENDS peuvent inciter les anciens fumeurs à commencer à les utiliser.
• Les ENDS peuvent décourager les fumeurs d’arrêter complètement de fumer, par la prolongation du double usage ou par le fait de continuer à utiliser des produits à base de nicotine.

Grâce au lobbying efficace mené par les fabricants de tabac, la réglementation des ENDS est bloquée ou progresse lentement dans de nombreux pays: la Suisse fait partie des 79 pays sur 195 qui n’ont pas encore introduit de réglementations nationales pour les ENDS.

A titre complémentaire, AT Suisse constate que le succès croissant des ENDS est particulièrement dangereux pour la Suisse, dont la législation est la plus faible d’Europe en matière de lutte contre le tabagisme. Cela signifie qu’il n’existe pratiquement aucun obstacle à la vente de produits du tabac «classiques» aux enfants et aux adolescents. Les produits ENDS viennent désormais s’ajouter à ce marché non réglementé. Des études montrent (étude Luftibus 2020) qu’une spirale négative qui se renforce d’elle-même s’est déjà installée.

Rapport: WHO Report on tobacco epidemic 2021